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L'homme était en avance au rendez-vous. Il fumait des cigarettes dans la pénombre et chaque fois qu'il en allumait une, sa silhouette scintillait brièvement sur le plafond. La porte était restée entrouverte.


***

L'homme ferme la porte et se dirige vers l'escalier. Après avoir descendu les marches sur deux étages, il se rend compte qu'il n'a pas les clés dans ses poches. Il regarde vers le haut et se demande s'il doit remonter. Au même moment, une porte s'entrouvre sur le palier au dessous. Il descend les marches restantes et s'approche de la porte. Personne n'en sort. Il ne trouve ni nom ni sonnette.
Il pousse la porte de la main et entre avec précaution. Le couloir est sombre et donne sur une pièce à trois fenêtres. Au milieu de la pièce, il aperçoit un fauteuil sur un tapis circulaire. Le parquet grince et il sent les lattes se déformer légèrement sous ses pieds. Un livre est posé sur un petit guéridon à portée de main du fauteuil.
L'homme retourne dans l'entrée et ouvre la porte située sur le mur de gauche. Elle donne sur une pièce vide. Au fond, une cheminée est surmontée par un grand miroir. Une boîte à chaussures fermée traîne sur le plancher. Une grande fenêtre éclaire l'avant de la pièce.
Il ouvre ensuite la porte située sur le mur de droite. C'est un placard, un balai est suspendu en plein milieu.
L'homme ressort de l'appartement et referme la porte derrière lui. Au même moment, il voit une paire de jambe remonter vers l'étage supérieur. Il a le temps de reconnaître le pantalon et les chaussures. Ce sont les mêmes que ceux qu'il porte. L'homme se dirige vers l'escalier et commence à descendre. Pendant sa descente, il regarde vers le haut et voit une main monter sur la rampe d'escalier. La main disparaît à son étage.
L'homme sort de l'immeuble et se retourne dans la rue. Sa fenêtre s'allume pendant qu'il marche sous les réverbères.


***

L'homme se réveille et frotte légèrement sa tête jaune et parfaitement sphérique. Il ouvre les draps sur un costume impeccable et se lève. Il passe dans la salle de bains, passe une main humide sur sa tête jaune et parfaitement sphérique, et l'essuie rapidement avec une serviette grise.
Pendant quelques minutes, il observe les dirigeables à sa fenêtre. Puis il sort de son appartement et descend l'escalier. Dans l'entrée de son immeuble, il salut une femme à la tête jaune et parfaitement sphérique. Elle lui répond et emprunte l'escalier.
Il sort dans la rue et se mêle à la foule. Tous ont la tête jaune et parfaitement sphérique.


Le faux journal
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jeudi 22 juillet 2004