Notions de base
Sommaire
Solfège chanteur et harmonie
Figures classiques
Quelques notions de base essentielles, rappelées par Pierre Casenave.
S'aider d'un instrument pour avoir les repères dans l'oreille.
La quinte
La croche
Le 47
L'arpège Rossini
La gamme mineure mélodique ascendante
La gamme mineure mélodique descendante
La gamme mineure harmonique
Reconnaître les intervalles
Une tonalité majeure ou mineure se définit par la tonique et sa quinte juste.
Ces deux sons sont la structure essentielle du morceau.
Jusqu'à l'époque baroque on ne disait pas un morceau en do, mais un morceau en do-sol-do.
Exercices :
- partir d'un son au hasard et l'infléchir en montant régulièrement jusqu'à la quinte.
- faire l'exercice précédent en battant la mesure (premiers temps à la main gauche). Arriver à la quinte en une mesure, puis en deux mesures.
C'est la première division du temps (typiquement la croche) qui donne l'assise rythmique du morceau.
Le temps (souvent la noire) ne suffit pas.
Exercice :
- Ecouter des morceau en battant la mesure à la croche.
(note : ternaire si le morceau est ternaire)
La plus grande dissonance dans une gamme majeure se trouve entre le 4ème et le 7ème degrés. C'est le 47.
Ces deux sons sont séparées par le fameux triton (trois tons, ou encore diabolicus in musica).
Lorsqu'on joue ces deux notes dans la même phrase ou dans le même accord, on introduit une tension qui demande une résolution.
La résolution classique du 47 est l'accord du ton.
Le 4 descend d'1/2 ton vers 3, et le 7 monte d'1/2 ton vers la fondamentale : on obtient la grande consonance du morceau.
Le septième degré d'une gamme majeure s'appelle la note sensible, à cause de cette tension du 47.
Pour un morceau majeur, le 47 est la base du V7 :
dans un morceau majeur, tous les sons importants sont résumés par les accords V7 et I.
C'est l'arpège majeur classique (1 3 5 1), augmenté du 47 et d'une note de liaison (2).
1 3 5 1 7 5 4 2 1
(les quatre premières notes en montant : arpège majeur, les cinq suivantes en descendant, arpège V7 renversé plus tonique)
C'est l'exercice de base des chanteurs, il permet de définir instantanément une tonalité majeure.
Exercices :
- Partir d'un son au hasard et chanter ou siffloter l'arpège Rossini.
- Même exercice avec le nom des notes. Un instrument peut donner la tonalité.
- Identifier le 47 dans l'arpège chanté.
La seule modification par rapport à la gamme majeure est que la tierce devient mineure (b3).
Elle a une note sensible.
Exercices :
- Chanter la gamme mineure mélodique ascendante.
Cette fois-ci, la tierce, la sixte, et la septième deviennent mineures (b3, b6, b7).
Elle n'a plus de note sensible, la septième étant baissée d'un demi ton.
On l'appelle aussi la gamme mineure naturelle (pure minor).
Exercices :
- Chanter la gamme mineure mélodique descendante.
C'est la gamme précédente, dans laquelle on réintroduit la note sensible.
Seul la tierce et la sixte deviennent mineures (b3, b6).
Exercices :
- La gamme mineure harmonique est réputée inchantable...
Une bonne méthode pour identifier rapidement un intervalle entre deux notes est de connaître des mélodies.
A chaque intervalle, associer une mélodie qui commence par cet intervalle.
Par exemple, Summertime commence par une tierce majeure.
Exercices :
- Reconnaître des intervalles dans des chansons.
Ces figures se retrouvent dans quasiment tous les standards.
Reconnaître ces figures au premier coup d'oeil (ou d'oreille) permet d'assimiler et d'échanger les grilles très rapidement.
C'est aussi un outil très pratique pour transposer un standard. Si on change la tonalité du morceau, on retrouve instantanément le christophe adéquat ou les huit tasses de fin. Transposer accord par accord est beaucoup plus difficile.
Enfin, travailler régulièrement l'improvisation sur ces figures classiques donnent une bonne assise et un bon coup de main en cas de pépin.
Pour l'accompagnement comme pour l'improvisation, travailler une seule figure à la fois, mais dans plusieurs tonalités, et dans une même tonalité mais à divers endroits de l'instrument.
Expérimenter les renversements, trouver des lignes de basse.
Et comme d'habitude, c'est plus facile à dire qu'à faire.
Sommaire
Le II-V-I
L'Anatole
Le Christophe
Les Huit Tasses
Théorie
Pas grand chose à dire, un grand classique utilisé dans quasiment tous les standards.
Il s'agit de la tension tritonique du 47 contenu dans l'accord V7, préparée par IIm, et résolue par la fondamentale et la tierce de l'accord du ton du morceau (ou du ton de la modulation).
D'où le nom, II-V-I, ou IIm-V7-I, ou encore IIm7-V7-IM7.
Exemple
Pour un morceau ou un passage en C, la progression typique est :
|Dm G7|C |
A écouter
La plupart des standards.
I Can't Give You Anything But Love en est truffé.
Théorie
Figure très commune dans les turnarounds ou les débuts de morceaux.
On trouve fréquemment trois formes d'anatole :
I VIm7 IIm7 V7
I bII° IIm7 V7
I bIII° IIm7 V7
Notes : l'anatole est souvent résolut par I, on a alors un IIm-V7-I.
VIm7 est un renversement de I6.
Exemple
Un anatole deuxième forme en sol:
G Ab° Am7 D7
A écouter
C'est Magnifique commence par l'exemple ci-dessus.
I Can't Give You Anything But Love commence par un anatole troisième forme...
Théorie
Le christophe est moins fréquent mais tout aussi beau, en rapport avec la fameuse cadence plagale (I IV).
I I7 IV IVm
Exemple
Christophe en la :
A A7 D Dm
A écouter
Souvenirs : un très beau Christophe dans un très beau morceau de Django Reinhardt.
I Got Rythme.
Théorie
Il s'agit de huits mesures caractéristiques qu'on retrouve fréquemment à la fin de beaucoup de standards.
|IV |IVm |I |VI7 |IIm7 |V7 | + deux mesures d'anatole.
Notes : la première mesure peut être un IIm7 (renversement de IV6)
La deuxième mesure est parfois un bV.°
Et la cinquème un II7.
On peut trouver de belles lignes de basses sur ce genre de progressions.
Exemple
|Bb |B° |F/C |D7 |Gm7 |C7 |F Ab° |Gm7 C7|
A écouter
Les huits dernières mesures de :
I Can't Give You Anything But Love (exemple ci-dessus)
C'est Magnifique
All Of Me
Melancholy Baby
Django's Tiger
etc.
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lundi 19 avril 2004